Dans une forêt merveilleuse, au temps des druides, le berger Céladon et la bergère Astrée s'aiment d'amour pur. Mais leur amour va être mis à rude épreuve. Rohmer adapte le célèbre roman éponyme d’Honoré d’Urfé, en en conservant la langue médiévale, et nous plonge ainsi entièrement dans l’époque. Andy Gillet membre du jury de la Compétition Internationale, y réalise l’un des plus beaux rôles de sa jeune carrière d’acteur.

 

En adaptant L’Astrée, roman pastoral fleuve du XVIIe siècle d’Honoré d’Urfé, Éric Rohmer met en scène la confusion des sentiments dans une nature resplendissante, bruissant de sensualité. Laquelle, sous les branches caressantes des arbres, semble accueillir avec une bienveillance amusée et vaguement lasse les passions et les aveuglements chagrins de jeunes protagonistes aussi absolus qu’inexpérimentés – "Beaucoup de bruit pour rien"... Entre marché de dupes et songe d’un jour d’été, cœurs et corps, derrière le masque de la douleur, valsent avec légèreté dans la douceur de clairières enchantées. Situé dans une époque gauloise très stylisée que seuls traduisent les costumes et la présence de druides, le récit, au travers de longs plans séquences, emprunte sans jamais se hâter un sentier poétique sinueux, truffé de considérations philosophiques, vers la paix et l’amour retrouvés. Par l’éternel jeune homme Rohmer, un film plein de grâce sur les errements du désir.

Arte

En présence du comédien Andy Gillet