C'est le dernier jour de l'année scolaire, l'heure des vacances est arrivée. Des lycéens du Bronx embarquent dans le bus qui doit les ramener chez eux. Rapidement, la traversée de la ville devient prétexte à tous les jeux, toutes les chamailleries, mais aussi aux adieux entre camarades.

 

Au début, le bus est un chaudron de ­langues (très) vivantes, où les filles comme les garçons se chambrent et se cherchent sans arrêt, où les petits caïds ont tendance à faire la loi. Mais à mesure qu'il se vide, la frime tombe et le « je » s'affirme davantage. Des personna­lités se dessinent, des rapprochements inattendus se font, des mésententes éclatent. Ce trajet à travers les rues de New York, qui donne l'impression heureuse d'avoir été filmé en temps réel, tient, mine de rien, du voyage initiatique. Chacun, qu'il soit dominant ou brimé, seul, en couple ou dans un clan, fait l'expérience de la vie en société. Avec tout ce que cela comporte d'émulation, de frustration et de satisfaction.

Jacques Morice, Télérama