Le réalisateur Michel Gondry rend visite à sa tante Suzette, qui fut institutrice dans les Cévennes de 1952 à 1986. A ses côtés, il parcourt la région et la laisse évoquer ses souvenirs au fil de leurs haltes dans les divers endroits où elle a enseigné. D'autres membres de la famille sont évoqués, dont Jean-Yves, le cousin de Michel, qui n'a jamais pu parler de son homosexualité à son père, aujourd'hui décédé…

 

Gondry s'engouffre, pour le réinventer, dans le genre usé de l'enquête familiale. (...) A travers sa tante, c'est de lui que le cinéaste parle : du terreau qui a formé son esprit d'inventeur de formes, et qui continue de le nourrir. Gondry n'a jamais refermé la porte de l'enfance, que ce soit dans ses films précédents, comme La Science des rêves, ou celui-là, avec un train électrique.

A l'origine - c'était le contrat passé avec Suzette -, le film devait s'en tenir à cette histoire. Mais l'entrée en scène de son fils Jean-Yves, qui a inspiré le titre du film, la noie dans autre chose : une matière humaine douloureuse et émouvante.

Isabelle Regnier - Le Monde